WikiLeaks sous un feu roulant de critiques

Mercredi 27 juillet, alors que la convention du Parti démocrate battait son plein à Philadelphie (Pennsylvanie), avant le discours très attendu du président Barack Obama, #WikiLeaks a annoncé sur Twitter une nouvelle publication de documents : les « #DNCRecordings », pour « enregistrements du Comité national démocrate », la plus haute instance du parti américain.

Le 22 juillet, juste avant le début de la convention, le site spécialisé dans la publication de documents confidentiels avait déjà mis en ligne plusieurs dizaines de milliers de courriels internes du parti démocrate, baptisés « #DNCLeaks ».

Plusieurs de ces courriels montraient notamment que les hauts cadres du parti, très majoritairement favorables à #HillaryClinton, avaient tenté de saboter la campagne de son principal rival lors des primaires, le sénateur du Vermont, Bernie Sanders. La présidente du DNC, Debbie Wasserman Schultz a dû démissionner à la suite de ces révélations.

Des enregistrements sans intérêt

Mais les DNC Recordings sont loin d’avoir eu le même effet. Ils ne révèlent pas d’informations importantes : les vingt-neuf fichiers MP3 mis en ligne par WikiLeaks sont des messages laissés au standard du parti. On y entend des militants favorables à Mme Clinton se plaindre de la campagne de M. Sanders, mais il y a aussi des messages personnels, dont un extrait de ce qui semble être une conversation entre un père et sa fille parlant d’un éléphant au zoo.

Le message de WikiLeaks annonçant les DNC Recordings a été largement moqué en ligne – aussi parce que les documents avaient déjà été mis en ligne dès vendredi. Plusieurs voix influentes dans le domaine de la sécurité informatique ont critiqué la publication de ces documents, d’autant plus que les DNC Leaks contenaient déjà, outre des révélations sur le fonctionnement du DNC, des données personnelles (coordonnées, numéros de passeport, etc.) de donateurs du parti.

Au-delà du contenu des documents, le moment choisi pour les publier a aussi provoqué une vive passe d’armes entre WikiLeaks, les soutiens de Mme Clinton et plusieurs médias américains. Les proches de la candidate démocrate accusent le site de faire le jeu de son adversaire républicain, Donald Trump, et, de manière à peine voilée, d’avoir acquis les fichiers des DNC Leaks par l’intermédiaire des services secrets russes.

WikiLeaks a plusieurs fois nié tout lien avec la Russie, et Moscou a qualifié ces accusations d’absurdes. Mais le calendrier de la publication des documents fait dire à de nombreux observateurs, dont The New York Times, que la date des DNC Leaks a été délibérément choisie pour nuire à Mme Clinton. Une accusation là aussi vivement démentie par WikiLeaks, qui explique avoir choisi le premier jour de la convention démocrate uniquement pour bénéficier du « maximum de visibilité ».

Multiplication des critiques

Depuis plusieurs semaines, WikiLeaks fait l’objet d’une série de critiques sur sa manière de gérer plusieurs dossiers, y compris – c’est une nouveauté – de la part d’acteurs qui soutiennent habituellement le site de #JulianAssange. Aux Etats-Unis notamment, de nombreuses personnalités dites « progressistes » ont peu apprécié de voir #WikiLeaks prendre la défense de Milo Yiannopoulos, journaliste et militant néoconservateur banni de Twitter pour avoir plusieurs fois incité ses abonnés à harceler des personnes.

… lire la suite et voir les dossiers sur lemonde.fr

LE MONDE |   | Par  Damien Leloup

 

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