La décision de justice sur l’affaire Luxleaks illustre le conflit de justice généré par le whistleblowing

Le jugement dans l’affaire LuxLeaks est porteur d’un conflit symbolique. Des individus peuvent être reconnus comme lanceurs d ‘alerte, c’est-à-dire agissant pour l’intérêt général, et être condamnés, donc coupables. Face à ce conflit, le recrutement de ces hommes et femmes suite à leurs révélations. Comment sont-ils perçus par les dirigeants d’entreprises ?

ARTICLE :

La cour d’appel luxembourgeoise a décidé ce 15 mars 2017 de condamner Antoine Deltour, principal artisan de l’affaire LuxLeaks, à six mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amende, Raphaël Halet à une simple amende, tandis que le journaliste Édouard Perrin a été acquitté

En soi ce jugement pourrait se passer d’une lecture psychosociologique si ce n’était pour le conflit symbolique dont il est porteur. Des individus peuvent être reconnus comme des #whistleblowers, c’est-à-dire reconnus comme agissant dans l#’intérêtgénéral, mais être dans le même temps condamnés, c’est-à-dire considérés comme coupables. Ce paradoxe nous semble bien illustrer les résultats de nos recherches qui mettent en évidence le #conflit en termes de cercles de justice ressenti par les dirigeants face au recrutement possible d’un whistleblower.

En situation de devoir donner du sens à l’action du ou des whistleblowers, les dirigeants peuvent ainsi juger leur(s) action(s) juste(s) du point de vue de la société mais injuste(s) du point de vue de l’entreprise. La décision de justice rendue par la cour d’appel luxembourgeoise nous semble bien refléter ce conflit de justice et encourager la poursuite d’une réflexion sur la manière dont est perçu et compris le whistleblowing.

 

lire sur theconversation.com

publié le 28 mars 2017

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