Sur les 41 enfants qui se sont déclarés victimes d’agressions sexuelles et de viols par des militaires français, seuls 15 ont été entendus par la gendarmerie. Autant les gendarmes ont été prompts à relever les incohérences dans les témoignages des enfants, autant ils ne semblent pas toujours l’avoir été autant pour confronter les militaires mis en cause. Le Parquet a requis un non-lieu mardi 21 mars.
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La justice française a-t-elle sérieusement enquêté sur les viols et #abussexuels possiblement commis par des soldats français en #Centrafrique ? Alors que le parquet de Paris a annoncé mardi 21 mars qu’il requérait un non-lieu, plusieurs éléments du dossier interrogent sur les méthodes des gendarmes qui ont mené les investigations.
Ce dimanche matin de juillet 2015, les locaux de l’ambassade de France à Bangui accueillent un visiteur inhabituel. Le jeune David [le prénom a été changé] fréquente d’ordinaire plutôt les bâches en toile du camp de déplacés de M’Poko, où il vit depuis que la guerre civile a gagné la capitale centrafricaine, que le faste de l’ambassade. C’est pourtant là que les gendarmes français ont choisi de l’entendre. David a quatorze ans, et s’exprime en sango.
Avec l’aide d’une interprète, il raconte comment, un jour de 2014, dans le camp militaire qui jouxte le camp de déplacés, un soldat français lui a « demandé de sucer sa queue ». Il explique que les faits se sont déroulés dans un garage de mécanique et qu’après lui avoir fait une fellation, le militaire français lui a donné cinq rations de combat (repas en conserve réservé aux militaires). Le jeune Centrafricain est entendu pendant près de deux heures. Son témoignage rejoindra celui d’une quinzaine d’autres enfants de Bangui qui accusent des #soldats de l’opération #Sangaris (déployée en Centrafrique de décembre 2013 à octobre 2016) d’abus sexuels, et sur lesquels la justice française enquête depuis juillet 2014.
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publié le 24 mars 2017