Dans un entretien virtuel, le lanceur d’alerte estime que le droit à la vie privée est toujours menacé par l’Etat.
«Les sociétés les plus connectées ont plus à craindre de la #surveillance globale que d’un pays comme la Corée du Nord.» Depuis la Russie, où il a obtenu l’asile jusqu’en 2017, le #lanceurdalerte #EdwardSnowden a participé mardi 25 octobre à une discussion virtuelle programmée par le Global Editors Network et le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, dans le cadre d’un atelier sur les nouvelles formes de journalisme d’enquête.
Celui qui révéla le programme «#Prism » de surveillance électronique mondiale s’inquiète toujours des atteintes à la #vieprivée et à la liberté des citoyens grâce à l’interconnexion des données. «La #NSA est à l’intersection de nombreuses #sources de données, téléphone, Internet, e-mail. Cela devient terrifiant. Nous vivons l’âge d’or de la surveillance», lance l’ex-consultant technique de la NSA et de la #CIA entre 2007 et 2009 à Genève.
«Au nom de la lutte antiterroriste, AT&T a vendu des milliards de données au gouvernement depuis le 10 juillet 2008. Coïncidence, c’est la date du «Foreign Intelligence Surveillance Act», qui autorise l’espionnage des étrangers hors des Etats-Unis», pointe Edward Snowden. «Il n’était plus nécessaire d’avoir l’autorisation d’un juge comme auparavant. Les compagnies ont fait payer l’accès permanent aux données confidentielles. C’était légal.»
Depuis les #révélations sur le programme d’écoutes des Etats-Unis, des lois étendant les pouvoirs des agences de renseignements ont été adoptées en Suisse, en Allemagne ou en France. «La surveillance des citoyens européens a augmenté», constate le lanceur d’alerte. L’Américain, qui risque trente ans de prison aux Etats-Unis sur la base d’une loi sur l’espionnage datant de 1917, a évoqué deux catégories de citoyens particulièrement visés par la surveillance d’Etat: les activistes et les journalistes. Concernant la presse et le data-journalisme, Snowden suggère qu’«une bibliothèque qui sécuriserait les données sensibles soit accessible, au nom de l’#intérêtpublic, aux enquêtes citoyennes et aux journalistes».
Interrogé pour finir sur sa situation personnelle, il se réjouit qu’«une majorité au Parlement européen ait voté l’an dernier pour (sa) demande d’asile en refusant toute extradition». Il salue aussi «la demande européenne d’une meilleure #protection des lanceurs d’alerte».
Par Olivier Bo
publié le 26 octobre 2016
lire sur 24heures.ch