Snowden n’est pas un lanceur d’alerte, estime le Congrès américain

Un rapport classifié sur l’ancien consultant de l’Agence de sécurité nationale (NSA) le qualifie plutôt « d’employé mécontent qui avait des conflits fréquents avec ses superviseurs ».

Alors que plusieurs associations américaines de défense des libertés viennent de lancer une pétition pour le réhabiliter et qu’il est le  héros d’un nouveau film d’Oliver Stone qui plaide pour son pardon, EdwardSnowden fait l’objet d’un rapport cinglant du Congrès américain.

Aujourd’hui réfugié en Russie, celui qui a révélé l’ampleur de la surveillance électronique de la #NSA était « un employé mécontent qui avait des conflits fréquents avec ses superviseurs » et non un #lanceurdalerte, affirme la commission du renseignement de la Chambre des représentants, qui vient d’achever un #rapportclassifié sur l’affaire après deux ans d’enquête. Or, le statut de lanceur d’alerte pourrait garantir à #EdwardSnowden une protection par la loi.

« Réprimandé » juste avant l’affaire

« Il avait été réprimandé juste deux semaines avant qu’il ne commence à télécharger illégalement des documents classifiés », affirme cette commission dans un communiqué. Il n’y a « aucune preuve que #Snowden a fait le moindre effort pour officiellement exprimer ses préoccupations » sur les activités de la NSA, et ne peut être considéré comme un « lanceur d’alerte », écrit également la commission dans un résumé de son rapport, dont les détails sont classifiés et ne peuvent être publiés.

En outre, ajoute-t-elle, Snowden a « obtenu de nouveaux postes à la NSA en exagérant son CV et en volant les réponses à un test ». Il est également accusé d’avoir « fouillé les disques durs » de ses collègues, en profitant de ses accès d’administrateur de réseau.

« C’est un traître »

« Edward Snowden n’est pas un héros, c’est un traître qui a volontairement trahi ses collègues et son pays » et « a mis en danger les Américains », a renchéri le président de la commission du renseignement, le républicain Devin Nunes. « Il a causé plus de dommages à la sécurité nationale qu’aucun autre individu dans notre histoire », a poursuivi dans le même communiqué le républicain Lynn Westmoreland, chargé de la NSA et de la #cybersécurité dans la commission.

Après les révélations faites par Edward Snowden en 2013, l’émotion a été telle aux Etats-Unis que le Congrès a adopté en juin 2015 une loi destinée à mieux encadrer la collecte par la NSA de métadonnées des appels téléphonique des Américains.

Les chances d’une grâce très minces

Les chances que Barack Obama accorde sa grâce à Edward Snowden,  comme ce dernier l’a appelé à le faire dans le Guardian cette semaine , apparaissent bien minces. Et ce, même si trois éminentes organisations de défense des droits de l’Homme, #AmnestyInternational, l’American Civil Liberties Union (#ACLU ) et Human Rights Watch (#HRW ), ont appelé solennellement le président américain à un geste de clémence afin qu’Edward Snowden puisse rentrer au pays sans être inquiété. Mercredi 14 septembre, la Maison Blanche a réaffirmé la position du président américain : Edward Snowden, qui a « mis des vies américaines en danger », doit rentrer aux Etats-Unis pour y être jugé.

Par ailleurs, une éventuelle « grâce » de Snowden pose un problème juridique du fait de l’absence de sentence à effacer : il n’a pas été condamné aux Etats-Unis, où à ce stade il est poursuivi pour des charges d’espionnage qui lui font encourir 30 ans de prison.

Les partisans de Snowden affirment qu’une grâce octroyée par Barack Obama serait pour lui une façon éclatante de reconnaître les torts du programme tentaculaire d’#espionnage américain et le rôle de rempart de la démocratie joué par le consultant au passeport confisqué. A l’opposé, certains mettent en garde le chef de l’Etat américain contre un geste de clémence qui ferait un appel d’air, donnant des idées d’alertes à des milliers d’Américains soumis à la confidentialité des données qu’ils traitent.

Trump et Clinton contre Snowden

Hillary Clinton et Donald Trump, les candidats démocrate et républicain à l’élection présidentielle américaine, s’élèvent comme Barack Obama contre Snowden. La première a estimé impensable que Snowden revienne au pays « sans en payer le prix ». Et pour le second, Snowden est un « type exécrable » qui a trahi son pays.

Edward Snowden pourrait finir par se retrouver indésirable en #Russie, quand son permis de séjour expirera en 2017. D’autant plus qu’il y a critiqué à plusieurs reprises l’autoritarisme du régime.

Source AFP
lire sur lesechos.fr

publié le 16 septembre 2016

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