Comment le biopic sur Edward Snowden a failli ne pas voir le jour

« Le scénario était bon, le budget était bon, le casting était bon » et pourtant, « chaque grand studio a refusé mon projet », raconte le réalisateur Oliver Stone.

Oscarisé deux fois comme meilleur réalisateur, une fois comme meilleur film et une fois comme meilleur scénario, #OliverStone pensait que les portes de Hollywood lui resteraient grandes ouvertes quoi qu’il fasse. Mais en s’attaquant à la plus grande fuite de données de l’histoire des Etats-Unis, il vient de faire l’expérience du contraire.

L’accro des biopics à vocation politique (« JFK », « Nixon », « Alexandre ») s’est en effet mis en tête de retracer l’histoire d’#EdwardSnowden, ancien consultant de l’agence de renseignement américaine #NSA, qui a révélé l’ampleur des programmes de surveillance aux Etats-Unis et dans le monde. Sauf que le cinéaste de 69 ans, connu pour ses virulentes critiques de l’establishment américain, a eu des difficultés à trouver un studio pour financer son « Snowden ». Devant le public du festival Comic-Con à San Diego, Oliver Stone a déclaré :

« Franchement, chaque grand studio a refusé mon projet. Le scénario était bon, le budget était bon, le casting était bon. C’était très certainement… de l’auto-censure. »

« L’une des meilleures histoires de notre temps »

En juin 2013, le « Guardian » et le « Washington Post » révèlent, preuves à l’appui, les pratiques sans limite des agences de #renseignement américaine, concernant la #surveillance d’internet, des téléphones portables et de tous les moyens de communication. Leurs articles se basent sur les #révélations faites par un ancien consultant de la #CIA et ancien collaborateur de la NSA, #Edward Snowden.

Depuis, l’homme de 33 ans est accusé de vol de matériel appartenant au #gouvernement, communication non autorisée d’information relative à la Défense nationale, et communication volontaire d’informations classifiées à une personne non autorisée. Trois charges pour lesquelles il encourt jusqu’à 30 ans de prison. Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt émis par les autorités américaines, il s’est réfugié en #Russie où il a obtenu en 2014 un droit de résidence pour trois ans.

Aujourd’hui, Edward Snowden est considéré comme un #héros #lanceurdalerte par certains, comme un traître par d’autres.

En 2014, Oliver Stone a acheté les droits du livre « #TheSnowdenFiles » de #LukeHarding, journaliste du « #Guardian », avec l’idée de réaliser un #biopic sur le lanceur d’alerte. Il dit s’être également inspiré de l’ouvrage « The Time of the Octopus » de l’avocat russe d’Edward #Snowden, Anatoli Koutcherena. « C’est l’une des meilleures histoires de notre temps », avait alors déclaré le réalisateur.

L’auto-censure des studios

Toutefois, la production s’est révélée plus complexe que prévue. « Chaque studio, chaque conseil d’administration des studios plutôt que les employés des studios, a dit non », rapporte Oliver Stone. Avant de préciser :

« Je ne pense pas que la NSA était derrière. Mais l’#autocensure est un gros problème dans ce secteur, elle empêche de dévoiler de nombreuses vérités… »

Finalement, c’est la société de production indépendante Open Road Films qui a accepté de distribuer le film, dont la sortie est prévue le 2 novembre en France. Open Road Films s’est récemment illustré en produisant « #Spotlight », l’histoire du scandale des prêtres pédophiles révélé par le « Boston Globe » en 2002, qui a été sacré meilleur film aux Oscars de 2016.

C’est l’acteur Joseph Gordon-Levitt, 35 ans, qui interprète le rôle d’Edward Snowden. Au Comic-Con, il a raconté avoir accompagné Oliver Stone en Russie pour rencontrer le lanceur d’alertes en personne. Il le décrit comme un homme « très poli, presque un homme à l’ancienne », qui s’est montré plutôt optimiste quant à l’impact positif de la technologie sur la démocratie.

« Nous avons parlé pendant des heures. C’était intéressant parce que je pense que la plupart des gens qui vont le rencontrer l’abordent d’un point de vue politique », a-t-il déclaré. « Moi j’ai essayé d’apprendre à le connaître à un autre niveau, parce que je peux facilement lire des choses sur ses positions politiques. Je voulais comprendre qui il est. »

 

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