Une nouvelle vidéo-choc dénonce des maltraitances dans deux abattoirs du Sud

Etourdissements ratés, animaux suspendus, à demi-conscients… L’association contre la maltraitance des animaux L214, récidive ce mercredi en diffusant une nouvelle vidéo tournée dans deux abattoirs de l’Hérault et des Alpes-Maritimes.

C’est la quatrième série de vidéos diffusée en huit mois. Ce mercredi, l’association de lutte contre la maltraitance animale L214, a publié de nouvelles images dénonçant des actes de cruauté dans les abattoirs de Pézenas, dans l’Hérault, et du Mercantour, dans les Alpes­-Maritimes.

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Comme pour les images des abattoirs du Vigan, ou d’Alès, le mode opératoire de l’association, souvent décrié, est le même: un lanceur d’alerte signale des maltraitances, puis l‘un de ses activistes se fait engager dans le lieu choisi, il filme les violences en caméra cachée et les images sont montées et diffusées sur Internet.

Des moutons conscients, la gorge tranchée

Cette fois, les images de vidéosurveillances se mêlent à celles qui ont été tournées entre novembre et mai dernier et elles sont commentées par l’humoriste Rémy Gaillard, habitant l’Hérault. Les deux lieux pratiquent des abattages rituels et conventionnels, sur des boeufs, vaches, moutons, cochons et chevaux et auraient, selon la L214, été responsables d’actes de maltraitance et de cruauté sur ces animaux.

On y voit des chevaux à peine étourdis, qui reprennent connaissance lors de leur abattage, d’autres tirés par un treuil, ou encore des moutons suspendus avec une corde, conscients, la gorge tranchée.

Certaines images peuvent choquer.

L214 a annoncé qu’elle allait porter plainte, ce mercredi, devant les tribunaux de Nice et de Béziers et a lancé une pétition en ligne « pour la présence d’une alternative au minimum végétarienne, au mieux vegan dans les restaurants scolaires et les collectivités ».

« Aucun dysfonctionnement » n’a été relevé

Selon l’association, qui publie des images sur son site internet, dans l’abattoir de Pézenas, « les chevaux sont étourdis » avec une tige qui « perfore leur crâne et endommage leur cerveau ». Les moutons sont égorgés puis « suspendus alors qu’ils sont encore conscients » et « une corde est utilisée pour l’immobilisation des veaux pour l’abattage rituel halal ». Le Monde précise que le lieu abat 2000 à 2200 tonnes de viande chaque année, quand celui du Mercantour traite 250 tonnes de carcasses annuelles.

En mai dernier, Elie Aboud, député LR de l’Hérault et membre de la commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs, créée après la diffusion des vidéos de L214, avait effectué une visite de contrôledans l’abattoir de Pézenas. Il n’avait relevé « aucun dysfonctionnement », selon l’association.

Pézenas déjà épinglé dans un scandale sanitaire

« Nous avons repéré des problèmes sur le poste d’étourdissement, mais nous avons appliqué des actions correctives immédiates, en changeant le matériel et l’opérateur », a quant à elle affirmé au MondeCaroline Medous, directrice départementale de la protection des populations de l’Hérault, en charge des services vétérinaires.

L’abattoir de Pézenas avait été épinglé, en 2013, pour avoir abattu des chevaux impropres à la consommation, qui avaient séjourné auparavant dans un laboratoire pharmaceutique et avaient subi des tests de médicaments. Leurs carnets de santé avaient été falsifiés par un réseau de trafiquants, implanté en Belgique.

Le matériel et l’opérateur changés

Dans l’abattoir du Mercantour, aucun manquement n’avait été observé, après la visite des services vétérinaires. « Un abattoir, ça abat, il y a du sang. Ce sera aux services de l’Etat de me dire s’il y a des facteurs correctifs à prendre ou pas », a déclaré le directeur du lieu, Emmanuel Vizza, à la journaliste du Monde. 

Cette vidéo est diffusée à deux jours de la publication des résultats de la vague d’inspections vétérinaires menées dans les abattoirs, à la demande du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, le 31 mars dernier. Il avait également déclaré que « des représentants pour la protection animale » seraient présents « dans tous les abattoirs de France ». Leur statut offrira à ces salariés une « protection » particulière, pouvant aller jusqu’au « statut de lanceur d’alerte » , a-t-il aussi assuré.

lire et voir la vidéo sur lexpress.fr

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